August
Letters Jules Destrigneville and Herve Lambert
Days at Rest: 14
Days in Trenches: 8
Leave: 9
Total Casualties (KIA): 6
1st August
Letter – into frontlines and lack of shelters
J’ai bien reçu hier votre lettre du 29. Quant à cette question de votre père tranquillisez-vous, mon aimée, jamais soit-il malade ou pas il ne partira. Ici ou ailleurs, il y a tout le génie qu’il faut, même qu’ils n’ont rien à faire. Pour exemple, je vous dirai que près de nous, nous avons du génie affecté spécialement aux voies de 0,60 et qui ne font que de couper les herbes qui poussent sur les tranchées et partout c’est la même chose tous ces services-là sont complets.
Nous montons ce soir aux tranchées et ce secteur nouveau où nous allons, je pense est rudement moche au point de vue des abris, car il n’y en a presque pas mais jusqu’à présent c’est assez tranquille nous ne risquerons pas grand-chose.
De ce que je vous ai parlé hier je ne sais rien de plus, si seulement ce n’était pas vrai, être si près de ma permission ma plus grande joie d’être près de ma Jeanne Aimée et dire encore qu’il faudrait attendre encore, il y a de quoi trouver le temps long.
2nd August
Letter – day two in the frontlines: heat and grenades
C’est du petit poste même que je vous écris. Nous sommes arrivés cette nuit même et je suis de garde pour 24 heures de suite. C’est la première fois que nous sommes si près des boches, au plus 30 mètres et tout le temps nous lancent des grenades, pas d’abris solides c’est moche comme tout, je serais heureux quand nous serons sortis d’ici.
Rien de nouveau et vivement 9 jours plus vieux car cette fois si rien n’arrive d’ici-là j’espère bien être près de vous. Il fait une chaleur terrible, nous sommes bien mal avec ce temps. Je suis en bonne santé et j’espère et que ma lettre vous trouvera tous de même. A toute minute nous recevons des grenades, ce coin ne me plait guère. Je vous écrirai plus longuement demain là au moins je serai de repos.
3rd August
Letter – Day 3 frontlines: Germans annoyed
J’ai bien reçu hier votre lettre de Lundi, mais comment se fait-il donc que vous soyez trois jours sans nouvelles car mon aimée je vous écris tous les jours, c’est mon seul plaisir d’être un moment près de vous.
J’ai fini mon service de garde à minuit durant ces 24h, je n’ai pas eu de blessés, mais la place n’est pas des meilleures. Je vais recommencer à minuit pour 24h encore. Il fait une chaleur terrible, nous dans ces boyaux, nous avons ce soleil sur la tête, aussi on en est malade, personne ne peut manger. J’ai reposé jusqu’à 10h ce matin mais je n’ose sortir de mon abri tellement il fait chaud et en plus de cela les boches sont énervés je crois aujourd’hui, depuis ce matin ils nous arrosent passablement, il ne fait pas bon dehors. Sale secteur si cela continue ainsi que je voudrais en être sorti car jusqu’à maintenant je partirais vers la fin du repos c’est à dire que dans 9 jours je serais près de vous ma Jeanne bien aimée.
A demain une carte que je ferai au petit poste, je vous quitter en vous embrassant de tout mon codeur.
4th August
Postcard
J’ai repris mon service de garde à minuit. Cette nuit s’est bien passée et cette matinée aussi, si cela continue ce sera 24h de tranquillité. Toujours aussi chaud, vous serez dans le cas de ne pas me reconnaitre, je vais ressembler à un nègre.
Rien de nouveau, je suis en bonne santé mais les jours qui nous séparent sont rudement longs.
5th August
Letter – Mosquitos and dead bodies
J’ai bien reçu hier votre lettre du 2. Mes 24h de garde se sont bien passées, je crois même que ce ne sont plus les mêmes boches que nous avons en face de nous car cette nuit c’était bien calme, pourvu que cela dure encore quatre jours, qu’ils sont longs ces jours qui nous séparent car j’ai toujours peur qu’il arrive encore quelque chose. Pour le moment rien de nouveau on entend plus rien dire. Je suis toujours en bonne santé et je pense que ma lettre vous trouvera tous de même. Quant à mon frère, il m’a écrit mais il ne sait encore pas où il va être appelé.
Il fait toujours aussi chaud et nous sommes dévorés par les moustiques, plusieurs même sont évacués pour cela car ces piqures sont mauvaises avec ces cadavres que nous avons partout devant nous entre les lignes c’est forcé et je me demande comment on attrape pas autre chose. Je n’ai pas dans l’idée que votre père sera appelé surtout comme vous me dites pour l’armée d’Orient, cette fois sera comme les autre dans 8 jours on n’en parlera plus. Je ne vois plus rien pour aujourd’hui, je termine mon adorée en vous embrassant tendrement ainsi que votre mère.
6th August
Letter – Day 6 frontlines: the heat and terrible bread
Encore une nuit de passée à la belle étoile, durant ces longues heures combien de fois je pense à mon aimée que bientôt j’espère revoir.
Mes rêveries sont parfois interrompues par un coup de fusil ou une grenade mais pour nous maintenant ce n’est qu’un détail on riposte et tout rentre dans le calme. Cette nuit à part quelques petites escarmouches, ça été tranquille. Il est 9h, il fait déjà bien chaud car nous n’avons rien pour nous cacher du soleil, depuis le jour les avions voyagent beaucoup et je m’amuse à les suivre à la jumelle, il y a déjà eu plusieurs combats mais point de touchés.
La santé est bonne, encore trois jours ce sera bientôt le repos. Je pense que c’est dimanche mais pour nous il n’y a pas de différence. Quand donc sortirons-nous de là-dedans pour être enfin heureux à notre tour.
Rien de nouveau si cependant en ce moment nous mangeons du pain affreux, je crois bien qu’il n’y a plus de farine pour nous, il est noir comme du cirage et mauvais.
7th August
Postcard
Merci chère aimée de votre belle carte. Rien de nouveau depuis ma dernière lettre. Aujourd’hui, je me repose plus que cette nuit et demain de service et après en route pour le repos. Qui cette fois, je pense sera le bon. Rien de nouveau chez nous également. Je vous embrasse ainsi que notre mère, de tout mon cœur.
8th August
Letter – Day 8 front lines: German attacks and 2 wounded
C’est encore du petit poste que je vous envoie cette lettre, mais à minuit j’aurai fini pour cette fois, il n’est pas trop tôt car cela devient mauvais.
Cette nuit nous avons repoussé à trois reprises différentes des boches qui voulaient nous surprendre, rien que des combats à la grenade qui durent peu c’est vrai, mais nous avons tout de même deux blessés.
Je suis en bonne santé et tout va bien pour moi. Chère mignonne, vous me demandez d’être à m’attendre à la gare, ce serait un grand plaisir pour moi, je vous aurai plus tôt près de moi, aussi soyez sûre ma chérie que sitôt que je serai sûr du jour où je partirai, je vous le dirai car vous devez savoir ici on n’est jamais sûr de rien, tout change si vite. Enfin pour l’instant rien de nouveau.
Camille part le 11 au 160 à Nevers, mais je crois que vous le savez avant cette lettre. Ma Jeanne vous voudrez bien m’envoyer 20 francs, j’ai bien encore de l’argent mais j’ai peur de manquer avant de partir.
Toujours un temps superbe si votre cousin est encore là et qu’il puisse être libre, nous ferons de gentilles promenades par un si beau temps. Ces quelques jours à passer près de vous, me sont un véritable bonheur, aussi que le temps ne s’écoule pas trop vite.
Herve Lambert Letter to Parents
Bien chers Parents
Vite quelques lignes pour vous donner de mes bonnes nouvelles, malgré le mauvais secteur que l’on tient. Par ici nous sommes tous les jours en alerte. Depuis plus de 6 jours que nous tenons le secteur a cote de V sur F, nous avons 5 attaques de petite grandeur même cette nuit 3 attaques boches ont échoué sur nos petits postes, malgré la résistance acharnée et grâce au sang-froid et aux grenades qui est la principale arme de défense et d’attaque.
J’ai reçu une lettre de Lulu cette semaine et me disait qu’elle m’écrirait plus longuement, mais en vain je n’ai rien reçu. J’espère vous trouver tous en parfaite santé et avoir le plaisir de vous lire tous longuement. Je clos ma lettre en la remplissant de caresses et de bons souvenirs
9th August
Rien de nouveau à vous dire, je suis en bonne santé et le meilleur c’est ce soir que nous relevons. Encore 8 jours et je crois que nous serons bien près l’un de l’autre. Pourvu que rien ne change.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
10th August
J’arrive au cantonnement, tout s’est bien passé, toujours en bonne santé, nous sommes assez bien logés. Rien de nouveau, encore 8 jours bien longs hélas à attendre encore avant d’échanger un doux baiser sur ces jolies lèvres, que j’aime tant.
11th August
Letter – at rest at Courtmont, congratulation from Colonel
Hier je n’ai pu vous envoyer une carte car je n’ai pas eu beaucoup de temps à moi aussi, aussi aujourd’hui je vous écris plus longuement et merci Chère Mignonne de votre gentille lettre que je viens de recevoir.
Ma Jeanne je pensais partir vers la fin du repos, mais non pas encore, je pars le 22 si rien ne change encore. Autrement mon Aimée, je croyais être près de vous le jour de votre fête sans doute y pensiez-vous. Enfin si ce n’est que quelques jours ce n’est rien. Je serai donc forcé de remonter en ligne pour quelques jours mais rien à craindre, nous allons pour commencer 8 jours en réserve.
Je crois que nous serons tranquille ce repos car nous avons eu bien du mal aux tranchées et nous avons été félicités par le colonel pour avoir repoussé deux attaques. Rien de nouveau on n’entend plus rien dire pour le moment pourvu que cela dure.
Il fait toujours bien chaud, hier nous avons eu un peu d’eau mais aujourd’hui ça tape encore dur. Voici bientôt un an que je suis parti, un an séparé, quelle triste vie avons-nous et je me demande si bientôt nous verrons venir une fin pour notre bonheur.
12th August
Letter – Rest period: cinema night
J’ai bien reçu aujourd’hui votre lettre du 10 ainsi que ce que le vous avais demandé. Merci ma bien aimée de m’accorder si vite tout ce que je vous demande. Rien de changé depuis hier, toujours pour le 22, plus que 10 jours avant d’être près de ma mignonne.
Aujourd’hui nous avons fait un peu d’exercice, mais comme toujours je vais avec les grenadiers c’est plutôt un amusement pour nous et nous n’avons pas d’officiers sur le dos. Ce soir cinéma, un petit moment de distraction et comme c’est demain dimanche nous aurons peut-être plusieurs représentations.
Toujours une chaleur terrible, nous sommes logés sous de grandes baraques Adrian aussi le jour on étouffe. Je n’ai pas encore de nouvelles de mon frère, mais mes parents vont toujours bien. J’espère que votre père réussira à ne pas partir et qu’il vous restera à Paris.
13th August
Rien de nouveau à vous dire, pour nous un dimanche de fort mauvais temps depuis ce matin, il tombe de l’eau comme je vous l’ai dit hier, j’ai passé quelques bonnes heures au cinéma qui cette fois c’était très bien réussi.
Les lettres ne sont pas encore arrivées, mais j’attends presque de vos nouvelles.
14th August
Herve Lambert to his parents:
Bien chers Parents
Je commence par vous accuser réception de votre affectueuse missive. Je n’ai pu faire autrement, accordez-moi les circonstances atténuantes car je ne suis pas coupable. C’est la paresse a elle seule que je dois cela. Mais rien n’empêche ma sante d’être excellente et souhaite avec un vif plaisir que ma missive vous trouve dans le même cas.
Je ne vois pas grand-chose à bafouiller. Dernièrement dans notre secteur à droite de Massiges trois contre-attaques allemandes se sont déclenchées. Nous étions en réserve, la 4em section et juste à 8 heures du soir on vient chercher mon camarade pour renforcer la 1ère ; à minuit une clarté éclairait nos tranchées, à l’instant même une fusillade éclate suivie des détonations de grenades. Les copains qui étaient au petit poste attaqué se sont débinés laissant seul dans le (petit poste) mon camarade avec son sergent. Ils ont gardé leur sang-froid et c’est à la grenade qu’ils se sont battus. Les Boches se sont repliés chez eux c’était fini. Le lendemain mon camarade était appelé au poste du Ct de la Cie avec son Sergt et toutes les félicitations. Un rapport a été dressé, le colonel les a de nouveau fait appeler et une citation à l’ordre de la Division a paru. 2 jours après même demande aux BX du C.l s’étant présentes ils ont été décoré en tranchées.
Le lendemain les Boches revenaient au truc, ainsi que sur le 101em qui est à côté de nous, cette fois un S. of boche ayant sauté dans le p.p français pour faire des prisonniers, il y en a eu qui se sont débinés, mais seul un homme du 101 l’a attendu, lui ayant sauté à la gorge il lui a donné une de ces distribution de coups pieds, de coups de poings, de coups de casques que le Boche est tombé épuisé de force et de coups. 2 jours après on a appris la mort bu B…. des coups qu’il avait reçu.
Vous voyez que le soldat français n’a pas la frousse. Tout cela dépende de l’énergie ou de la volonté de l’homme. Pardonnez-moi de mon bavardage et à vous lire tous en parfaite santé. Je remplis ma lettre de baisers pour toute la maisonnée
15th August
Letter – Leave cancelled?
Je viens de recevoir votre carte du 12 à l’instant, mais je n’ai toujours pas de nouvelles de chez nous.
Quant aux nouvelles elles ne sont pas bonnes, car je crois bien que je ne pourrai pas aller vous embrasser, on parle fort de nous embarquer d’ici deux à trois jours pour Verdun sans doute. Un régiment qui fait brigade avec nous s’en va demain.
Ce ne serait vraiment pas de chance être si près d’être heureux près de ma mignonne et partir dans un coin d’enfer ou peu en reviennent. Je vous assure chère Jeanne que cela me fait beaucoup de peine, enfin rien n’est perdu encore, cela peut changer et du moment que jusqu’à présent j’ai eu assez de chance j’espère bien que cela continuera. Chère et tendre aimée ne vous tourmentez pas, notre amour nous sauvera et nous serons bientôt heureux pour toujours.
Je viens de trouver également une lettre de mon frère, il est maintenant habillé ils n’ont encore rien fait me dit-il et je crois qu’il prend cela du bon côté d’ailleurs c’est ce qu’il y a de mieux à faire.
A demain, ma mignonne et même si j’ai du nouveau d’ici 8h la levée du courrier je vous écrirai.
16th August
Letter – rest period
Nous sommes arrivés ce matin dans un nouveau cantonnement, nous étions bien, et voilà qu’a l’instant nous venons d’être avertis, nous partons demain pour un autre patelin, l’on ne sait toujours rien et je me demande vraiment ce que l’on pense faire de nous. Tout cela n’est pas gai pour moi car il faut plus penser à aller en permission. Ma Chère Mignonne nous n’avons pas de chance, encore une désillusion de plus. Je me dépêche car j’étais en corvée depuis notre arrivée et les lettres vont partir. Je viens de recevoir votre lettre du 14, merci ma Jeanne de votre carte. Je suis en bonne santé et pas fatigué, je ferai toujours mon possible pour vous envoyer un mot tous les jours mais ma Jeanne je vous le répète encore ne vous tourmentez pas si un jour vous ne recevez rien, ce ne serait pas de ma faute.
18th August
Je vous envoie mon aimée mes meilleurs amitiés pour votre fête, qui sera pour nous deux, bien triste encore cette fois. Que d’ennuis et de chagrin avons-nous depuis 1 an, je me demande si cela finira bientôt. Rien de nouveau encore pour nous, si comme je vous le disais hier, nous restions ici encore 8 jours, je pourrai peut-être partir mais ce n’est pas bien sûr.
Faut prendre courage, ma mignonne et nous aimer de tout notre cœur.
Nous faisons l’exercice, mais pour moi ce n’est pas dur.
19th August
Letter – Finally some good food
J’ai bien reçu hier votre lettre du 16 mais quel changement car ce jour-là vous ne saviez encore rien de ce qui nous arrive en ce moment. Comme je vous l’ai dit conservons bon espoir quand même, d’après ce qui se passe et les régiments qui viennent avec nous, nous ne serons pas pour Verdun, cela ne voudra peut-être guère mieux mais au moins avant je pourrais aller vous embrasser.
Rien de nouveau, nous faisons l’exercice tous les jours, mais ce n’est pas trop dur, nous sommes bien nourris en ce moment et il est vrai que l’on trouve bien des choses dans le pays mais c’est horriblement cher comme je l’ai jamais vu.
Je suis en bonne santé, hier j’ai reçu des nouvelles de chez nous, tout le monde est en bonne santé et mes parents vous envoient le bonjour.
Je ne pourrai vous dire maintenant le jour où je pense partir car c ‘est encore changé mais si j’ai le bonheur ce sera une heureuse surprise.
20th August
Rien de nouveau à vous dire, ce matin encore nous avons changé de cantonnement mais c’est toujours plus mal. D’après ce que l’on entend, nous serions encore ici pour quelques jours, alors si les permissions ne sont pas arrêtées, j’aurai peut-être le bonheur d’aller vous embrasser. Dimanche, mais pour moi ce n’est pas gai car j’ai bien le cafard.
28th August
Ma Jeanne Aimée
J’arrive chez nous et par un temps abominable, mais j’ai pris une voiture à la gare.
Ma chérie, j’ai déjà le cafard, ce voyage a été bien triste pour moi car j’avais beau penser aux bons moments que nous avons eu, mais je ne vous avais pas près de moi.
A demain une plus grande lettre, le facteur m’attend.
Je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que votre mère.
André
29th August
Hie je n’ai pu vous envoyer qu’un mot mais aujourd’hui j’ai plus de temps car je n’ai pas ma Jeanne près de moi pour me faire des misères bien douces, c’est vrai et malheureusement trop courtes. Ici ce n’est pas que je m’ennuie mais j’ai le cafard je suis toujours près de vous et je pense à ces bons moments que nous venons de passer bien près l’un de l’autre et aux doux baisers échangés. De nouveau une séparation, mais espérons ma mignonne qu’elle sera courte et que bientôt ce sera pour toujours que nous nous retrouverons. Aimons-nous toujours davantage et comme cela nous prendrons patience. J’espère que ma lettre vous trouvera en bonne santé, mais surtout ma chérie pas de mauvais sang.
Vous me direz ce que votre père a dit après mon départ. Sitôt arrivé au front, je vous écrirai, alors comme c’est convenu vous m’envoyez ma montre.
Quant à mes affaires faites tout come pour vous. Ma tante n’est pas venue chez nous avec moi car elle est en mauvaise intelligence avec ma marraine qui est chez nous, c’est trop long à vous dire mais mon oncle vous le dira peut-être car moi-même je ne savais pas tout cela. Mais cela ne vous occupe pas je laisse cela de côté. Quand je serai rendu, j’écrirai à votre cousin et j’espère que nous continuerons à nous écrire, en attendant donnez lui le bonjour ainsi qu’à mon oncle et à Mme Yvernelle et Mme Bazin.
Je vous quitte ma mignonne en vous embrassant de tout mon cœur ainsi que maman.
30th August
Avant de partir, je vous envoie mes meilleurs baisers. Mon séjour chez nous a été bien court aussi, mais d’après les nouveaux évènements qui viennent de se produire, espérons que ce sera plus court et que bientôt je serai près de vous pour toujours.
31th August
Carte en Franchise – Correspondance des Armées de la République
Ma jeanne Bien Aimée
Je suis parti hier soir à 7h mais je n’ai pu passer à Paris. Je suis arrêté à Jessains pour 14h d’arrêt et on ne peut sortir de la gare, pensez si je m’amuse bien, c’est la série noire qui recommence
Mon régiment est à St Diziers, paraît-il j’y arriverai cette nuit